Conservateurs en cosmétique : à quoi servent-ils ?

Salut matelot, c’est Théodore ! Aujourd’hui, je te propose de rentrer dans les cuisines du Bubble pour découvrir le rôle des conservateurs en cosmétique. Eh oui, on entend souvent parler de ces ingrédients, mais connais-tu vraiment leur utilité ? Il est facile de déduire qu’un conservateur sert à conserver un produit, de le maintenir en bon état. Mais, par quoi un cosmétique peut-il être altéré ? Dans quels cas en utilise-t-on ? Sont-ils dangereux pour la santé ? Suis-moi, je t’explique tout !
À quoi sert un conservateur en cosmétique ? 🧑🔬
Tu as peut-être déjà observé une liste INCI au dos de tes produits, ou tu as peut-être déjà entendu parler d’antioxydants, d’antibactériens. Oui ? C’est que tu as déjà entendu parler de conservateurs ! De manière générale, un conservateur, en cosmétique, sert à préserver une formule des bactéries, levures, moisissures et champignons, mais aussi du temps, de la lumière et de l’air. À partir du moment où tu t’appliques quelque chose sur la peau, tu peux considérer que ce n’est pas sans danger. D’où l’utilité des conservateurs. En limitant ou supprimant la prolifération des bactéries ou la dégradation d’un cosmétique par le temps, le conservateur protège ta santé. Le choix du conservateur est d’autant plus important dès lors qu’un cosmétique contient de l’eau, qui rend la formule plus sensible aux bactéries.
Définition officielle
L’Union européenne a autorisé l’utilisation de 59 conservateurs d’origine naturelle ou synthétique. Le Parlement européen définit d’ailleurs les conservateurs comme “substances qui sont exclusivement ou principalement destinées à empêcher le développement de microorganismes dans le produit cosmétique”. À partir de là, c’est déjà plus clair. Au sein d’une formule, le conservateur a son propre rôle à jouer : protéger.
Tu te demandes surement ce qu’il peut se passer si l’on commercialisait, de manière industrielle, un cosmétique liquide sans conservateur ? Voici quelques éléments de réponse.
La stabilité organoleptique, késako ?
La stabilité organo-quoi ?! Le terme est compliqué, mais son sens super simple. L’organoleptique concerne tout ce qui touche à la sensorialité : la couleur, l’odeur, la texture, les vertus, le goût. Sans conservateur, un cosmétique peut tout simplement “tourner”. Ta crème toute blanche pourrait subitement devenir rose ou être recouverte d’un voile tout doux, mais pas sain du tout : la moisissure. Dès qu’une formule vieillit ou est oxydée (altérée par l’oxygène), la chaleur, la lumière, toutes ses propriétés peuvent être modifiées. Le bon conservateur permettra de préserver l’intégralité de la formule jusqu’à la date de péremption indiquée. Eh oui, pense aussi à vérifier les dates de péremption de tes produits ! On ne sait jamais.
Le développement de microorganismes
Il existe deux grands types de conservateurs : les antibactériens ou antifongiques qui protègent des bactéries et champignons et les antioxydants qui protègent la formule de l’oxygène présent dans l’air. Pour imaginer les effets d’un produit sans conservateur sur la durée, il faut partir d’un constat : un produit cosmétique est un milieu de culture idéal pour la prolifération des bactéries. Elles se disent : “hmmm, une petite crème chaude, humide, contenant plein d’extraits biologiques, je vais être bien ici !”.
Comment les bactéries peuvent-elles se développer ? Eh bien, les bactéries et champignons peuvent se développer “grâce” à l’environnement ambiant, à l’eau utilisée, à tes mains, mais peuvent même débarquer de loin : des matières premières, des personnes qui ont fabriqué la formule, qui l’ont conditionnée. Elles arrivent de tous les côtés !
C’est d’ailleurs pour cela que, lorsque tu fais des cosmétiques maison, on te conseille de laver tes mains et de stériliser ton matériel. Bref, les bactéries voyagent, se développent et adorent l’humidité de nos produits. Les conservateurs ont un grand rôle à jouer pour limiter leur prolifération.
Pour résumer cette partie en quelques mots, un conservateur sert à protéger tes cosmétiques des champignons et bactéries, de préserver les paramètres sensoriels de ton produit et pour donc, de te maintenir en bonne santé (quand les conservateurs sont bien choisis). S’il existe deux familles de conservateurs, existe-t-il différents degrés de naturalité ?
Existe-t-il des conservateurs naturels ? 🌿
La réponse est oui ! Parmi les 59 conservateurs autorisés par l’UE, il existe 5 conservateurs naturels qui sont d’ailleurs autorisés en cosmétique bio, selon le référentiel COSMOS (une certification pour les produits biologiques et naturels) :
- L’acide benzoïque,
- L’alcool benzylique,
- L’acide salicylique,
- L’acide sorbique,
- L’acide déhydroacétique.
On peut différencier le conservateur naturel du conservateur synthétique. Par nature, le conservateur naturel est présent, tel quel, dans l’environnement. On pense par exemple au citron ou à l’huile de pépins de pamplemousse. À l’inverse, les conservateurs de synthèse ont subi des transformations chimiques, plus ou moins lourdes. Au sein des conservateurs synthétiques, on peut trouver des conservateurs controversés comme les parabènes, pointés comme mauvais pour la santé ; et des conservateurs “nature like”, autorisés par la charte COSMOS, qui sont des dérivés qui existent à l’état naturel mais pas sous la forme biologique. Ce qui différencie les conservateurs naturels et synthétiques ? Majoritairement leur prix !
Quels conservateurs peux-tu mettre dans tes cosmétiques maison ? 🧼
L’avantage de créer ses cosmétiques maison, c’est de pouvoir contrôler tout ce qu’on y met, à condition d’être bien informé. Lorsque tu fabriques tes propres cosmétiques, tu peux commander tes ingrédients en toute petite quantité. On est loin du processus industriel qui nécessite des kilos de matières premières. Qui dit petite quantité dit petit prix. Eh oui, dans tes cosmétiques maison, tu peux te permettre de commander des conservateurs naturels au top du top comme l’acide citrique, les vitamines E, le Cosgard, l’huile de pépins de pamplemousse. Conservateurs qui, utilisés à l’échelle industrielle, augmentent considérablement le prix de vente des produits.
Quels sont les conservateurs utilisés dans le gel douche JU ? 🚿
Le gel douche JU possède une spécificité qui joue grandement sur le conservateur choisi : l’eau du robinet. Rappelle-toi, dès qu’il y a de l’eau, la formule est plus sensible. Imagine avec l’eau du robinet ! Pour cela, nous avons choisi un conservateur synthétique plus sécurisé, autorisé par le référentiel COSMOS et donc autorisé en cosmétique bio. Il s’agit de l’alcool benzylique, qui est par exemple présent dans le Jasmin, l’ail ou l’Ylang-ylang. L’alcool benzylique est également plus abordable financièrement et nous permet de te proposer un gel douche à un prix accessible pour tous les membres de la famille. Si tu le souhaites, tu peux en savoir plus sur cet ingrédient en consultant sa fiche INCI.
Quels sont les conservateurs à éviter ? ❌
Tu as peut-être déjà entendu parler des polémiques qui naissent autour de certaines familles de conservateurs. Certains ont été reconnus comme allergisants, perturbateurs endocriniens (qui agissent sur le système hormonal) et même cancérigènes. Il existe aujourd’hui une liste des conservateurs à éviter pour préserver ta santé.
Conservateurs antifongiques à éviter
- Les parabens : les parabens sont des conservateurs antimicrobiens et antifongiques, mais sont aussi de puissants allergisants pouvant provoquer des irritations, voire une desquamation de la peau. Ils sont, de plus, soupçonnés de perturber la fertilité, d’augmenter les risques d’obésité chez l’enfant ou encore de favoriser l’apparition des cancers du sein.
- Le triclosan : le triclosan est utilisé en cosmétique et dans les produits détergents comme désinfectant, conservateur et antiseptique. Il est listé comme possible perturbateur endocrinien et favoriserait le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques.
- Le formaldéhyde : Il est aujourd’hui reconnu comme allergène de classe A et surtout : “substance cancérogène avérée pour l’homme”.
- Les méthylisothiazolinone : Utilisés en faible quantité, ils sont réputés pour être de bons bactéricides, mais aussi pour être de puissants allergisants, responsables de démangeaisons et d’eczéma chez les peaux sensibles.
- Le cetrimonium bromide : Souvent retrouvé dans les eaux micellaires, ce conservateur est reconnu comme allergène et irritant.
- Le phénoxyéthanol : C’est un conservateur de la famille des esthers glycols, aussi connu sous le nom de EGPhE. L’ANSM recommande de ne plus l’utiliser dans les produits destinés aux bébés (moins de 3 ans), notamment pour des raisons de toxicité hépatique (toxique pour le foie), et de ses effets néfastes sur la reproduction.
Conservateurs antioxydants à éviter
- BHT (hydroxytoluène butylé) : On retrouve cet antioxydant dans nos cosmétiques, mais aussi dans les gâteaux, les chewing-gums, certains bouillons, etc. Allergisant, il est soupçonné d’être perturbateur endocrinien, de favoriser le développement de tumeurs déjà présentes et enfin d’être toxique pour les milieux aquatiques.
- BHA (hydroxyanisole butylé) : Il est classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) comme “cancérigène possible pour l’homme” et est noté comme ingrédient controversé, susceptible perturbateur endocrinien.
Et voilà matelot ! Ce petit tour dans les cuisines du Bubble t’a plu ? Tu connais maintenant le rôle des conservateurs, indispensables dans la formulation du gel douche Juliette et ses spécificités liées à l’eau du robinet. Les conservateurs ont un rôle important à jouer dans la préservation des formules. Note tout de même qu’il faut rester vigilant quant aux familles de conservateurs utilisées. Tu pourras donc privilégier les conservateurs autorisés par les référentiels de la cosmétique naturelle et biologique.