Acheter des marques de fast fashion sur Vinted : ça compte ou pas ?

Planète
Temps de lecture :
7 minutes
8/2/23
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Les chiffres sont faramineux. Chaque année, quelque 130 milliards de vêtements sont vendus à travers le monde. Quant à la production textile, elle a tout simplement doublé entre 2000 et 2014, selon l’ADEME (l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie). À l’origine de ce boom ? L’essor de la fast fashion, consistant à produire beaucoup de vêtements, très vite, et très régulièrement. 


Pour éviter de consommer du neuf, de plus en plus de personnes optent pour la seconde main… Oui, mais voilà : peut-on vraiment qualifier de “vertueux” le fait d’acheter de la fast fashion sur une plateforme de seconde main comme Vinted ou Leboncoin ? C’est la question qu’on a voulu étudier aujourd’hui. 🧐

 

L’impact grandement néfaste de la fast fashion sur le monde 🌍

Le fonctionnement de la fast fashion est simple : on produit des vêtements attractifs et tendance, à des prix défiant toute concurrence. Résultat : la qualité n’y est pas… et la longévité du vêtement non plus. Acheter de la fast fashion, ça revient donc à consommer des vêtements jetables - de façon infinie ! 

💡 La fast fashion s’inscrit dans une logique de sur-consommation qui a de multiples conséquences sur le monde qui nous entoure. 

Quelques faits à savoir sur l’industrie textile 

  • L’industrie de la mode est extrêmement polluante (l’une des pires au monde). 4 milliards de tonnes d’équivalent CO₂ seraient émises chaque année par cette industrie - selon un autre rapport de l’ADEME). 

Il faut dire que cette industrie pollue tout au long de sa chaine de valeur. Produire des vêtements implique par exemple de se fournir en matières premières, comme le coton - ce qui revient à exploiter énormément de ressources naturelles. Autre problème : certaines fibres synthétiques, comme le polyester ou l’acrylique, proviennent du pétrole et relâchent des micro-plastiques et autres joyeusetés pendant les lavages. Spoiler alert : tout finit dans l’Océan, car les micro-plastiques ne sont pas filtrés par les stations d’épuration. Que dire enfin du transport des vêtements, parcourant parfois des centaines de milliers de kilomètres… et émettant au passage des gaz à effet de serre !

À cet impact environnemental s’ajoute par ailleurs un problème éthique (puisque l’industrie de la mode utilise fréquemment de nombreuses matières animales, comme la laine d’alpaga et de mouton, le cuir bovin…) 


💡 Selon une étude de l'Université de Plymouth, une machine de 6 kg de linge synthétique peut libérer jusqu’à 700 000 fibres… ce qui représente une centaine de microgrammes de plastique.

  • Le coût social de l’industrie de la mode (et surtout de la fast fashion) est désastreux. Car ce n’est plus un secret : pour réduire leurs coûts, de nombreuses grandes enseignes de la mode n’hésitent pas à délocaliser leurs lieux de production dans des pays où la main d’œuvre est basse (compter 0,32 cents US $ l’heure de travail dans une usine du Bangladesh). Et pour couronner le tout, les conditions de travail dans ces usines sont déplorables. Les travailleurs, en plus d’être sous-payés, sont surexploités pour répondre à la demande croissante des consommateurs - comme le prouvent les nombreux scandales éclatant régulièrement dans cette industrie.

  • Un impact délétère sur la santé. Dans une optique de réduction des coûts, la fast fashion fait la part belle aux compositions synthétiques comme le polyester, qui peuvent contenir des perturbateurs endocriniens (puisque dérivés du plastique), mais pas que ! Pour obtenir les teintures adéquates, les fabricants textile n’hésitent pas à recourir à des substances toxiques comme les éthoxylatesde nonylphénol (NPE), les colorants azoïques, les phtalates…

📌 À retenir

Selon l’ADEME, le secteur textile pourrait émettre jusqu’à 26 % des émissions globales de gaz à effet de serre d’ici à 2050 si les tendances actuelles de consommation restent inchangées. 

Quels sont les avantages de la seconde main ? 🔄

Opter pour la seconde main a de nombreux avantages - certains sont très évidents : 

  • Donner une seconde vie à un jean ou un manteau dormant dans un placard, ça permet de revaloriser un objet existant… et ainsi d’éviter le gaspillage. C’est précieux, quand on sait que près de 4 millions de tonnes de textiles sont jetées chaque année en Europe !

  • Ça parait évident : en achetant un produit d’occasion, on évite d’acheter du neuf (donc on allège grandement l’empreinte environnementale de notre shopping).

  • La seconde main est particulièrement économique, puisqu’elle permet
    de faire de belles affaires (car la valeur d’un vêtement diminue à mesure qu’il a été porté/usé).

  • Opter pour la récup’, ça garantit une garde-robe originale, qui contiendra des pièces uniques et des trésors oubliés qui ont parfois traversé plusieurs décennies ! 


Acheter en seconde main : attention aux abus ! 

Préférer la seconde main au neuf est vertueux, dans l’absolu. En revanche, tout est une question de comportement. Un internaute qui profite des prix doux de Vinted pour acheter à outrance suit la même logique qu’un(e) addict de la fast fashion. Dans les deux cas, il s’agit de réduire ses coûts pour consommer plus que nécessaire. Et ce n’est pas le but premier de la seconde main ! 

💡 D’après une étude réalisée par Boston Consulting Group pour le site de revente Vestiaire Collective, c’est avant tout l’accessibilité des prix qui poussent les consommateurs à acheter en seconde main. 

Ok, mais du coup… Est-ce qu’on peut acheter de tout sur Vinted ? (fast fashion incluse) 🧐

C’est une bonne question, capitaine ! Bien sûr, acheter une veste Zara sur Vinted ou Leboncoin est “moins mauvais” que le fait d’acheter une veste Zara neuve - d’un point de vue environnemental, en tout cas… (puisqu’une veste d’occasion est une ressource déjà produite). 

Cela dit, la seconde main n’efface pas les pratiques détestables des grandes marques de fast fashion. Acheter un pull Zara en seconde main revient quand même à porter un vêtement confectionné par une personne exploitée. Cela revient aussi à porter des matières de mauvaise qualité (et souvent synthétiques), qui rejetteront des substances polluantes lors du lavage et ne sont pas non plus recommandables pour la santé. 

Vinted : un moyen d’atténuer sa culpabilité ? 

Qu’on se le dise : il peut y avoir quelque chose d’extrêmement déculpabilisant dans le fait de revendre ses derniers achats compulsifs sur une plateforme de seconde main. Pire : certain(e)s adeptes de la fast fashion peuvent se racheter une conscience en revendant leurs habits sur Vinted ou Leboncoin quelque temps après les avoir achetés. Et faire ensuite de nouveaux achats… 


Dans ce scénario, l’usage pose un double problème : 

  • D’un côté, il y a le vendeur qui se sépare d’un vêtement issu de la fast fashion et dédramatise ensuite son achat… Pire : il pourrait se servir de sa vente pour faire de nouveaux achats (et continuer, de ce fait, à enrichir les marques en consommant sans fin).

  • De l’autre, il y a l’acheteur, qui continue à se fournir auprès de marques déshonorables, sous prétexte qu’il s’agit de seconde main. 

In fine, les deux personnes continuent à s’habiller auprès des mêmes enseignes problématiques - et continuent donc de faire grossir leur chiffre d’affaires ! Paradoxalement, on peut donc dire que ces plateformes permettent d’entretenir l’économie de la fast fashion. 

Enfin, rappelons qu'elles peuvent aussi permettre aux adeptes de fast fashion de revendre rapidement leurs vêtements - avant qu’ils n’aient le temps de s’user et/ou de passer de mode ! 

Les questions à se poser pour bien acheter en seconde main 

On y revient toujours. Finalement, pour consommer mieux, il faut commencer par consommer utile. Vous ne savez pas toujours si votre achat répond à un vrai besoin et s’il a du sens ? Prenez l’habitude de vous poser systématiquement ces cinq questions, avant d’acheter en seconde main : 

1. Questionnez-vous sur les raisons qui vous poussent à désirer ce vêtement. Appréciez-vous la pièce pour elle-même ou pour son prix attractif ?

2. Que pensez-vous de la marque revendue ? Auriez-vous été à l’aise avec l’idée d’acheter le vêtement directement en magasin ? Si non, pourquoi ?

3. Est-ce que les pratiques de la marque revendue sont décriées ? Adhérez-vous à ses valeurs, et si non : pourquoi ?

4. Examinez la composition du vêtement revendu. S’agit-il de matières nobles (laine, 100% coton, lin, soie…), donc durables, ou de matières synthétiques et périssables ? La marque est-elle réputée pour la longévité de ses vêtements ? 

5. La marque continue-t-elle d’exister ? On peut retrouver sur Vinted des marques qui n’existent plus. Leur composition n’est pas toujours super, mais cela n’a pas d’incidence, puisque la marque n’existe plus. Dans ce cas, on ne risque pas de continuer à faire grossir son circuit de production, et on peut alors acheter ses produits sans remords.


Acheter des marques de fast fashion sur Vinted : ça compte ou pas ?

On l’aura compris : acheter sur Vinted n’est pas une fin en soi. Ce qui compte, c’est surtout la façon dont on conçoit le shopping. Que l’on s’habille en seconde main ou non, il vaut mieux privilégier les matières durables et les coupes intemporelles, les marques qui s’engagent réellement pour l’environnement et garantissent des conditions de travail dignes. Quant à la seconde main, elle reste vertueuse, tant qu’on s’en sert pour les bonnes raisons - à savoir limiter le gaspillage et/ou faire des économies ! 

👉 Et si vous êtes des adeptes du neuf, n’hésitez pas à parcourir notre article consacré à la mode éthique.

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