Les Grands Dauphins, ces sédentaires qui ont fait de la Manche leur plus grande maison

Planète
Temps de lecture :
6 minutes
2/11/22
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Bonjour matelot ! Chez Juliette, nous sommes passionnés par l’univers marin et ses merveilles 😍. Saviez-vous que la plus grande communauté de Grands Dauphins d’Europe vivait… près de chez nous, dans la Manche ? Ce qu’ils préfèrent : longer les côtes, toujours près de l’Homme. 

Malheureusement, leur équilibre est de plus en plus menacé par l’activité humaine. Eh oui : comme tous les mammifères marins, les Grands Dauphins sont aujourd’hui en danger 😟 . On vous en dit plus sur cette espèce étonnante, mais vulnérable, dans cet article !

Portrait du Grand Dauphin

Attention : cet article ne parlera pas de Louis de France, le fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, également surnommé “le Grand Dauphin”… Mais bien du célèbre mammifère ! 

📌 Pour rappel, un mammifère, c’est un vertébré qui respire de l’air, ne pond pas d’œufs et allaite ses progénitures grâce à ses mamelles. L’Homme est le mammifère par excellence ! 

Carte d’identité du Grand Dauphin (“Tursiops truncatus” de son vrai nom)

  • C’est un mammifère sédentaire. 
  • Il appartient à la famille des Delphinidés, elle-même rattachée à la famille des cétacés à dents
  • Le Grand Dauphin pèse lourd… entre 300 et 400 kg ! 
  • Il mesure environ 4 mètres de long.
  • Si on peut souvent l’apercevoir, c’est parce qu’il vit dans les eaux côtières et peu profondes (contrairement à ses cousins globicéphales - qui préfèrent les hautes mers)
  • Il peut vivre jusqu’à 30/40 ans ! 
  • Le Grand Dauphin est un animal sauvage. Cela dit, il aime bien la compagnie de l’Homme. Les dauphins sont d’ailleurs connus pour jouer avec les bateaux ! 
  • Situé en haut de la chaîne alimentaire, il se nourrit principalement de poissons, crustacés et céphalopodes (poulpes, calamars….).  
  • Le Grand Dauphin peut nager jusqu’à 70 km/h en vitesse de pointe. 
  • Il est protégé par plusieurs conventions européennes et internationales. Il a été classé en « préoccupation mineure » sur la liste rouge 2013 de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Présent dans toutes les mers du monde (à l’exception des océans Arctique et Antarctique, car il déteste les eaux froides), le Grand Dauphin est souvent observé sur la côte ouest du Cotentin, dans les eaux peu profondes… et ce, depuis 1551 ! On peut même en voir certains faire des acrobaties dans le port de Cherbourg 😍.

💡 L’aileron du dauphin est ce qui fait sa singularité… La raison ? La peau de l’aileron est très souple. Au contact de l’eau, elle peut changer de forme ou accumuler des marques… et devenir, par conséquent, assez unique avec le temps ! 


L’Homme et le Grand Dauphin, une histoire… houleuse 🌊

Le Grand Dauphin est, de loin, l’espèce la plus emblématique des Delphinidés. On a tous en tête Flipper le Dauphin ou les dauphins dans le Grand Bleu… Oui, mais voilà, l’Homme ne se contente pas d’admirer le Grand Dauphin… Il menace également sa survie (avec ce que les chercheurs nomment les “activités anthropiques”)

Problème : l’équilibre des Grands Dauphins est déjà assez précaire… Selon WWF, “10 espèces de dauphins pourraient avoir totalement disparu d'ici à dix ans”.

La faute aux polluants chimiques  

Comme évoqué plus haut, les mammifères marins sont au sommet de la chaîne alimentaire. Conséquence : la pollution marine les touche doublement - puisqu’elle les conduit par exemple à se nourrir de poissons contaminés

Comme l’explique le GECC (le Groupe d'Étude des Cétacés du Cotentin et des mammifères marins de la Mer de la Manche), on retrouve un grand nombre de polluants chimiques en mer, comme : 

  • les composés organochlorés ou PCB, des pesticides hautement toxiques. Malgré leur interdiction qui date de 1985, ils sont toujours présents en mer, du fait de leur très lente dégradation. 
  • les retardateurs de flamme, une classe d’additifs issus de la pétrochimie. Ils sont d’ailleurs connus pour être des perturbateurs endocriniens
  • les alkylphénols, d’autres perturbateurs du système endocrinien, présents dans les détergents, dans le cuir, les peintures ou certains textiles… 
  • les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), des substances cancérigènes avérées. 

La pollution sonore

 Une autre nuisance invisible due à l’activité humaine  ! Elle peut avoir de multiples causes (comme le trafic maritime, les entraînements et essais militaires, les constructions réalisées près des littoraux, les constructions d’éoliennes en mer…). Or, pour survivre, les poissons ont absolument besoin de silence.

Comme l’explique auprès de Le Monde Michel André, Directeur du laboratoire d’applications bioacoustiques à l’université polytechnique de Catalogne : 

 « Dans l’océan, le son, c’est la vie : tous les habitants du milieu marin, faune et flore, en dépendent. Il n’y a aucun autre moyen de communication qui permette les échanges d’informations vitales sous l’eau, sachant que la lumière, par exemple, ne pénètre que de quelques mètres sous la surface. »

Sans oublier les captures accidentelles…

 Ces dernières sont causées par les différentes techniques de pêche (notamment la pêche au chalut). Car ne l’oublions pas : les dauphins sont de grands chasseurs ! Ils recherchent souvent leurs proies dans les bancs de poissons, également visés par les pêcheurs… Selon les scientifiques, près de dix mille dauphins meurent chaque année dans les filets des pêcheurs !

👆  Heureusement, depuis 2016, le chalut de fond, qui racle les fonds marins et détruit sa biodiversité, est interdit en Europe au-delà de 800 mètres de profondeur (voire 400 mètres dans les zones dites « d’environnement marin vulnérable »). 

… Et les divers déchets 

Sachets en plastique, mégots, morceaux de filets, emballages en tout genre… Tout ce qui se recycle très peu ou très mal se retrouve souvent dans nos mers… Et la conséquence, pour les poissons, est terrible. Selon une étude publiée en 2018, la présence de plastiques dans les estomacs de poissons pourrait atteindre les 95% dans certains endroits de notre planète…


Comment prendre soin des Grands Dauphins ? 

La réponse est dans la question, mon capitaine ! Pour préserver les cétacés, il faut d’abord prendre soin de leur maison, c’est-à-dire… l’écosystème marin ! Et pour y arriver, point de secret : il est indispensable de revoir nos modes de fonctionnement au quotidien ! 

💡 Le Grand dauphin serait un bon indicateur de l’état écologique des milieux marins.

Repenser l’entretien des bateaux

Située entre la France et l’Angleterre, la Manche est un couloir de circulation maritime particulièrement fréquenté - notamment dans sa partie orientale. On considère qu’un navire entre ou sort de cette mer toutes les trois minutes.


Or, ces bateaux qui vont et qui viennent peuvent augmenter le risque de pollution maritime dans la Manche… Pour y pallier, il est recommandé d’entretenir régulièrement son bateau (réviser son moteur tous les ans permet d’optimiser ses performances, mais aussi d’éviter les fuites et le bruit). Autre bon réflexe : opter pour des produits naturels pour laver ou entretenir le bateau (en évitant par exemple les peintures contenant des substances toxiques). 

Ne pas évacuer ses eaux usées dans la mer

Basique, mais essentiel. D’ailleurs, déverser des eaux usées en pleine mer est tout bonnement interdit (sauf exception, permettant au bateau de traiter ou désinfecter l’eau avant de la rejeter).  

Éviter la pollution chimique 

En se gardant, par exemple, d’utiliser des détergents chimiques à bord du bateau ou chez soi.

Observer le Grand Dauphin pour mieux le protéger

Depuis 25 ans, le GECC étudie et observe les mammifères marins dans le but de faciliter leur préservation.  Durant ce laps de temps, cette association a pu observer entre 500 à 600 dauphins, en évolution ces dernières années, sur près de 7 000 km². 

Afin de pouvoir observer ces mammifères sur une surface aussi vaste, le GECC fait régulièrement appel à des observateurs bénévoles. Ces derniers observent les mammifères et partagent leurs informations via une application (Obsenmer).  

Ce réseau d’observateurs bénévoles est ouvert à tous/toutes 😊. N’hésitez pas à partager vos observations sur cette plateforme collaborative, si vous avez la chance de croiser un jour la route d’un mammifère marin dans son habitat naturel ! 🐬 

Sources utilisées

  • https://www.gecc-normandie.org/  
  • La conférence sur les Grands Dauphins lors de l’événement “Grand Ocean” à Cherbourg, animée par deux membres du GECC.
  • “La dévastatrice pollution sonore dans les océans”, Le Monde
  • “Malgré de nouvelles mesures, la pêche continue de tuer les dauphins en grand nombre”, Reporterre
  • Characterization of microplastic litter in the gastrointestinal tract of Solea solea from the Adriatic Sea”, Environmental Pollution, Volume 234, March 2018, Pages 943-952. 
  • “Un couloir maritime mondial”, Frédérique Turbout, Université de Caen Basse-Normandie
  • Prévention de la pollution par les eaux usées des navires”, Organisation Maritime Internationale

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