Qu'est-ce que le cycle de vie d'un produit ?

Salut matelot, c’est JU, ta mascotte Juliette préférée ! Aujourd’hui, je vais te parler d’un sujet d’actualité : le cycle de vie d’un produit.
Entre les sites de e-commerce, les publicités et les réseaux sociaux, il n’a jamais été facile (et tentant) de consommer… À en oublier parfois les conséquences de cette consommation sur la planète !
Par exemple, quand on achète un objet en magasin ou sur Internet, on a l’impression qu’il tombe du ciel et qu’il nous attend depuis longtemps… Mais ce n’est pas le cas !
Tous les produits que l’on consomme ont un cycle de vie. Ils sont fabriqués, utilisés plus ou moins longtemps, puis finissent à la poubelle à un moment donné ! Entre temps, pendant chacune de ces étapes, l’impact environnemental du produit ne fait qu’enfler.
Dans cet article, je t’explique très simplement pourquoi les produits que nous utilisons au quotidien ont un impact sur la planète. Je partagerai aussi avec toi mes recommandations pour adopter une consommation responsable et raisonnée.
Quelles sont les étapes du cycle de vie d’un produit ? 🔄
Par l’expression “cycle de vie d’un produit” on désigne tout simplement son parcours de vie. Autrement dit, il s’agit de toutes les étapes qui interviennent dans le processus de fabrication, de distribution, d’acquisition, d’utilisation et d’élimination du produit.
Il s’agit donc de l’Histoire du produit avec un grand -H. Elle commence au moment de sa fabrication (dès le moment de la récolte ou de l’extraction des matières premières) jusqu’au dépôt du produit à la poubelle ou, mieux, jusqu’à son recyclage.
Généralement, on considère que le cycle de vie d’un produit se compose de différentes phases :
- D’abord, il y a la naissance du produit. Cette première phrase est elle-même constituée de trois grands moments : dans un premier temps, les matières premières nécessaires à la fabrication du produit sont extraites. Ensuite, le produit est fabriqué. Puis, il est distribué jusqu’au point de vente ou transporté jusqu’au consommateur.
- La phase de vie du produit démarre ensuite. C’est l’étape qu’on connaît le mieux en tant que consommateurs, car elle correspond au moment où le produit est utilisé et consommé. La consommation durable vise d’ailleurs à étendre la durée de vie du produit au maximum : c’est tout l’intérêt de la slow fashion par exemple, qui propose des vêtements durables destinés à être portés longtemps.
- Vient ensuite la mort du produit : soit le moment où le produit est jeté à la poubelle ou réutilisé - on préfère quand même cette seconde option !
Problème : chacune de ces étapes a un impact environnemental significatif !
Par exemple, le fait même de récolter des matières premières implique d’exploiter des ressources naturelles. Cette extraction demande aussi de l’énergie, de l’eau, des machines… Sans parler du carburant nécessaire lorsque les matières premières sont transportées vers l’usine ou que le produit fini est transporté vers le consommateur.
Heureusement, de plus en plus d’entreprises soucieuses de l’impact environnemental de leurs produits optent pour l'éco-conception, une démarche consistant à articuler toute la conception d’un produit autour de la protection de l’environnement.
💡 Aujourd'hui, une entreprise peut réaliser un ACV (Analyse du Cycle de Vie d'un Produit). Cette démarche permet de mesurer l’impact environnemental d’un produit ou service tout au long de son cycle de vie. Une fois ces impacts sur l’environnement modifiés, l’entreprise peut étudier et proposer des alternatives moins polluantes.
Quelles sont les grandes étapes de la vie de nos produits du quotidien ? 📲
Examinons plus en détail le cycle de vie d’un produit en prenant l’exemple d’un t-shirt. (Cet exemple n’est pas pris au hasard matelot : comme tu le sais peut-être, l’industrie textile fait partie des plus polluantes au monde !)
1. L'extraction des matières premières
L’exploitation des ressources (qu’elles soient végétales, minérales ou animales) est la première étape indispensable à la fabrication d’un produit. C’est aussi une étape cruciale car selon les ressources que l’on choisit, l'impact environnemental ne sera pas le même !
Pour fabriquer un t-shirt en coton, nous aurons besoin d’extraire du coton (logique !). Seulement voilà… Selon la localisation géographique du coton ou sa méthode d’extraction (engins utilisés, traitements chimiques avec pesticides…), l’impact sur la planète d’un t-shirt en coton sera plus ou moins grand. D’ailleurs, savais-tu que, pour 1 kg de coton, il fallait utiliser 10 000 L d’eau… soit 2 500 L pour un tshirt de 250g !
💡 Six pays se partagent aujourd’hui 80% de la production mondiale du coton : la Chine (26.2%), l’Inde (24.9%), les USA (11%), le Pakistan (8.1%), le Brésil (6.4%), et l’Ouzbékistan (3%).
2. La fabrication en usine
Une fois cette matière première extraite, il faut la transporter jusqu’à l’usine (et c’est pas une mince affaire, si on va la chercher depuis l’autre bout du monde…). Ensuite, on passe à la fabrication du produit (qui demande généralement de transformer et d’assembler les différentes matières premières, ce qui consomme de l’énergie !).
Dans le domaine des vêtements, une confection manuelle est souvent nécessaire… Eh oui : c’est une activité qui demande trop de précision et qui ne peut pas être réalisée par une machine !
La solution toute trouvée par les grandes enseignes de la fast fashion pour réduire leus coûts de production et accroître leurs profits : délocaliser leurs usines afin d’obtenir de la main d’œuvre pas chère ! Où donc ? Dans les pays cités plus haut, où les normes sociales et environnementales sont bien moins contraignantes qu’en Europe !
C’est ce qui nous permet d’acheter des t-shirts à des prix dérisoires… et qui contribue à précariser de nombreux travailleurs impuissants.
3. Le transport
Le transport intervient tout au long du cycle de vie d’un produit : il y a d’abord le transport des matières premières depuis le ou les fournisseurs jusqu’à l’usine, puis le transport du produit jusqu’au point de vente, et enfin jusqu’au consommateur !
Pourtant, le transport n’est pas forcément l’étape la plus polluante dans la chaîne de production d’un produit. Dans l’industrie de la mode, le transport ne serait responsable que de 1% à 3% des émissions de gaz à effet de serre, selon cette étude.
4. La distribution et commercialisation
C’est le moment d’emballer les produits (et donc de consommer du pétrole et des produits synthétiques, de l’énergie, de l’eau…).
Une fois prêts à être commercialisés, les produits sont stockés dans des entrepôts.
5. L'utilisation
Une fois acheté par le consommateur, le produit continue à solliciter de l’énergie, selon sa nature bien sûr ! Dans le cas d’un t-shirt, c’est surtout son entretien qui sera gourmand en énergie (notamment à cause du cycle lavage-séchage en machine). Un tshirt constitué de matières synthétiques libèrera des micro-plastiques lors de chaque lavage.
En revanche, les produits high tech tels que les smartphones ou ordinateurs mobilisent quotidiennement une certaine consommation d’énergie. C’est aussi le cas des voitures, qui ont besoin d’essence, de diesel, de gaz ou d’électricité pour fonctionner.
6. Option 1 : Le produit en fin de vie (poubelle)
Après avoir fait son petit bonhomme de chemin à nos côtés, le produit finit par cesser d’être utilisé, un jour ou l’autre. Si ce produit n’a plus aucune valeur ou utilité, il est jeté - mais dans ce cas, même s’il est obsolète, il est crucial de penser à le recycler !
Pour reprendre l’exemple de notre t-shirt, 85% de nos vêtements seraient jetés dans des décharges, alors même qu’ils pourraient être réutilisés ! Problème : la dégradation de certaines fibres est particulièrement longue… et polluante. Ehhh oui jeune mousse : que les matières premières d’un vêtement soient naturelles ou synthétiques, elles impactent notre planète à plusieurs niveaux lorsqu’elles se décomposent !
7. Option 2 : La revalorisation
Pourquoi jeter un produit qu’on pourrait réutiliser à l’infini ? Je te l’expliquais dans cet article consacré au zéro déchet : pour réduire son impact environnemental, le plus simple reste de limiter sa production de déchets !
C’est doublement vertueux :
- D’abord, ça permet d’éviter les gaz et substances chimiques qui se dégagent lorsqu’on détruit un objet dans une décharge - dans le cas où l’objet n’est pas biodégradable.
- Ensuite, ça permet souvent d’éviter de consommer à outrance. Lorsqu’on revalorise un objet et ses matières premières, on achète moins de produits neufs - logique. Exemple tout bête : au lieu d’acheter une éponge Spontex tous les 15 jours, réutilise un vieux t-shirt et fais-en une formidable éponge tawashi.
Comment revaloriser les objets que l'on n'utilise plus ? ♻️
C’est tout simple, mon beau matelot ! Il existe de multiples façons de mettre à disposition d’autrui un produit dont on ne se sert plus :
- Tu peux par exemple donner à un proche, à une association ou à une personne dans le besoin ces vêtements que tu ne portes plus, ce smartphone que tu trouves dépassé ou ce meuble qui encombre ton salon !
- Avec des plateformes comme Vinted ou Leboncoin, tu peux te séparer de tes objets en quelques clics. Sinon, tu peux aussi opter pour les brocantes ou les vide-greniers.
- N’hésite pas à prendre soin de tes objets. Prends l’habitude de réparer ce qui est cassé - au lieu de jeter ! Si tu n’es pas à l’aise avec les travaux manuels, ce n’est pas une fatalité : il existe de nombreux ateliers pour apprendre à bricoler.
- Tu peux recycler les objets du quotidien et les transformer en objets pratiques, au lieu de les jeter. Des capsules Nespresso qui deviennent des petits pots pour jeunes pousses, des boîtes de céréales transformées en boîtes de rangement, des conserves qui deviennent des pots à crayon… Au final, la seule limite, c’est ton imagination !
- L’upcycling, ça te parle ? Cette démarche éthique consiste à transformer un produit pour lui donner une seconde vie, en gros. C’est un peu la version ++ du recyclage. Dans l’univers de la déco, il est aujourd’hui très tendance, par exemple, d’utiliser des palettes (ces bouts de bois qui servent à stocker et transporter des marchandises lourdes) pour en faire des tables, des têtes de lits ou des sommiers...
Quelles sont les questions à se poser avant d'acheter un produit ? 💭
Prendre soin de son produit, c’est bien. Choisir le bon produit qui rimera avec durabilité, c’est mieux. Voici les 4 questions que tu dois te poser pour démasquer ces filous du green washing et évaluer l’impact environnemental d’un produit :
- Quels sont les matériaux utilisés pour fabriquer mon objet ? Le t-shirt qui me fait de l’œil est-il issu de l’agriculture biologique ? Le produit permet-il une certaine traçabilité ?
- Où est-il produit et dans quelles conditions ? Quelle est sa performance environnementale ? Son impact sur la santé humaine ?
- Comment vais-je l'utiliser ? (fréquence, recharge...)
- Puis-je trouver une alternative d'occasion ?
Comprendre le cycle de vie d’un produit, en conclusion
Tu l’auras compris matelot : tout au long de son cycle de vie, un produit ne cesse d’alourdir son impact environnemental. C’est pourquoi il est essentiel que nous, consommateurs, tâchions de limiter au maximum cet impact, en adoptant des gestes simples.
Réutiliser ses objets et les donner pour éviter l’achat de produits neufs, recycler ou upcycler… Nous pouvons tous/tes réduire les impacts environnementaux des produits que nous utilisons au quotidien, en adoptant de bons réflexes.
Pour obtenir plus de conseils pour réduire ton empreinte carbone, rends-toi sur cet article !